« Je vais garder, le meilleur de ce qu’on était… »
J’étais en train d’écrire un poème sur l’homme qui partage ma vie depuis deux petits mois, mais je n’ai pas réussi à finir, l’inspiration s’est comme bloquée. Je ne peux pas affirmer commencer une histoire alors que je n’ai pas fini la nôtre. J’ai l’impression d’être sur le banc de touche, à essayer de te faire un signe pendant que tu continues la partie sans moi. La vérité c’est que je n’ai aucune émotion nous concernant, c’est presque comme ci tu n’avais jamais existé. Je ne sais pas si c’est parce que je n’ai pas encore réalisé, ou si c’est parce qu’en fait j’ai fait le deuil de ton existence il y a déjà bien longtemps. Je t’ai aimé, je pense, et j’ai laissé pourrir cet amour alors que j’étais encore près de toi. On est passé par tellement d’étapes ensemble, et j’aimerai me dire qu’on s’est vu grandir tous les deux, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’on s’est plutôt ralentit toi et moi. L’amour dure sept ans, ça n’a jamais été si vrai qu’avec nous. Je pense qu’une partie de mon cœur te comptera toujours parmi les personnes de ma vie, mais toute une autre partie veut juste oublier, et je pense même qu’elle l’a déjà fait.
Oublier tes phrases qui pouvaient constamment descendre mes amis, ou me descendre moi. Je n’ai jamais craché autant sur les gens que lorsque j’étais avec toi. Je crois que jusqu’à maintenant je n’avais pas réalisé à quel point ça m’empoisonnait. Tu as une telle haine envers tout le monde, et si ce n’est pas de la haine c’est du dédain. Je pensais qu’on était tous les deux contre tous, mais c’est juste que je n’avais pas le « tous », et que du coup j’étais avec toi. J’aurai surement dû t’affronter, mais je sais pertinemment que je t’aurai perdu en faisant ça. Tu n’aimais pas la vraie moi. Alors je n’étais pas la vraie moi.
Je vais oublier tes fausses mises à jour, tes promesses pas tenues, celles ou tu me disais que si j’avais besoin de toi, tu serais là, à jamais, quoi qu’il arrive. Oublier les moments où tu déclarais m’aimer mais que tu pensais juste à assouvir tes pulsions. Oublier toutes les fois où je me suis forcée, ou tu respirais dans mon oreille gauche, ton corps qui écrasait le mien, mes douleurs, et les larmes sur mon visage. Oublier tous ces moments où je me suis oubliée pour être celle que tu voulais que je sois, oublier tous les moments où je craquais et où je me retrouvais dans une crise existentielle, pour laquelle tu me blâmais des mois encore après. Oublier tous les mensonges qu’on s’est fait, je m’excuse, en tout cas pour les miens. Je m’excuse de t’avoir trompé, encore et encore, de n’avoir jamais pu être dans les cases où tu voulais que je sois.
La vérité c’est qu’il n’y avait pas grand-chose de vrai entre nous mon cœur, mais je te promets que je ne le savais pas à l’époque. J’ignore encore pourquoi je me suis tant accrochée à nous, j’avais probablement peur de perdre quelqu’un, encore, quelqu’un qui a compté. J’avais peur de ne plus entendre ton rire, tes imitations imparables, ton amour pour la nourriture, tes yeux bleus, et surtout la façon dont tu t’en servais pour me regarder. J’avais peur de ne plus avoir de véritable attention, peur de ne jamais trouver quelqu’un avec une vision de la vie aussi identique à la mienne. C’est ça la vérité, on était si mal dans notre peau quand on s’est rencontré, et on a trouvé un espoir l’un chez l’autre. L’espoir d’avoir une âme sœur, l’espoir de pouvoir marcher main dans la main pour toujours. Sauf qu’à un moment donné, l’espoir s’est transformé en désillusion…
Je t’ai trouvé tant d’excuses, et je m’en suis trouvée des millions. Je ne sais même plus le dernier mot que je t’ai dit, c’était probablement « bonne nuit », ou « bonne journée ». On ne devine jamais que ce sera le dernier, le dernier baiser, la dernière phrase, le dernier regard. J’ai déjà oublié ta voix, et ton rire.
Tu sais, je suis heureuse aujourd’hui, et si par une pure coïncidence de la vie, tu lis ce texte un jour, sache que je ne regrette rien, malgré ce que j’ai dit vouloir oublier plus haut. Ne le prends pas mal, c’est ma façon à moi de te dire au revoir. J’espère que toi aussi tu es heureux, que tu vas enfin réaliser tes rêves, ceux où tu voyages sans fuir, celui où tu te trouves une famille, même si je reste persuadée que tu l’as déjà trouvée. Elle gérait déjà ton humeur quand on était ensemble, et j’espère qu’aujourd’hui, elle aussi va bien. Et si je me trompe, je reste persuadée qu’une fille te regardera comme tu me regardais un jour, et ce jour là je supplierais que tu ne penses pas à moi. Sois libre, je sais que c’est tout ce en quoi tu aspires : ta liberté. Et je reste persuadée que tu la trouveras. Je pense même qu’à cet instant précis tu es déjà parti à sa recherche, mais n’oublie jamais ceux qui t’ont soutenu quand tu l’as demandé. N’oublie pas tes amis d’ici, et ta famille.
Il y a une vie après moi, il y en avait une avant. Je sais que je t’ai changé, sans prétention aucune, parce qu’après t’avoir ouvert le cœur, je suppose qu’aujourd’hui je te l’ai fermé à double tour. Je suis désolée pour ça, mais si j’ai appris une chose avec le temps, c’est que le mal qu’on fait c’est comme un Game over, au final avec un peu de persévérance, on fini toujours par passer au niveau deux.
J’espère que je ne serai pas dans cette partie.
Je te souhaite tout le bonheur que tu mérites.
« Et c’est pas grave si tu vas chercher, un peu de ce que je ne t’ai pas donné. »