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It's time to move on.

12 février 2024

« Je vais garder, le meilleur de ce qu’on était… »

 

J’étais en train d’écrire un poème sur l’homme qui partage ma vie depuis deux petits mois, mais je n’ai pas réussi à finir, l’inspiration s’est comme bloquée. Je ne peux pas affirmer commencer une histoire alors que je n’ai pas fini la nôtre. J’ai l’impression d’être sur le banc de touche, à essayer de te faire un signe pendant que tu continues la partie sans moi. La vérité c’est que je n’ai aucune émotion nous concernant, c’est presque comme ci tu n’avais jamais existé. Je ne sais pas si c’est parce que je n’ai pas encore réalisé, ou si c’est parce qu’en fait j’ai fait le deuil de ton existence il y a déjà bien longtemps. Je t’ai aimé, je pense, et j’ai laissé pourrir cet amour alors que j’étais encore près de toi. On est passé par tellement d’étapes ensemble, et j’aimerai me dire qu’on s’est vu grandir tous les deux, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’on s’est plutôt ralentit toi et moi. L’amour dure sept ans, ça n’a jamais été si vrai qu’avec nous. Je pense qu’une partie de mon cœur te comptera toujours parmi les personnes de ma vie, mais toute une autre partie veut juste oublier, et je pense même qu’elle l’a déjà fait.

Oublier tes phrases qui pouvaient constamment descendre mes amis, ou me descendre moi. Je n’ai jamais craché autant sur les gens que lorsque j’étais avec toi. Je crois que jusqu’à maintenant je n’avais pas réalisé à quel point ça m’empoisonnait. Tu as une telle haine envers tout le monde, et si ce n’est pas de la haine c’est du dédain. Je pensais qu’on était tous les deux contre tous, mais c’est juste que je n’avais pas le « tous », et que du coup j’étais avec toi. J’aurai surement dû t’affronter, mais je sais pertinemment que je t’aurai perdu en faisant ça. Tu n’aimais pas la vraie moi. Alors je n’étais pas la vraie moi.
Je vais oublier tes fausses mises à jour, tes promesses pas tenues, celles ou tu me disais que si j’avais besoin de toi, tu serais là, à jamais, quoi qu’il arrive. Oublier les moments où tu déclarais m’aimer mais que tu pensais juste à assouvir tes pulsions. Oublier toutes les fois où je me suis forcée, ou tu respirais dans mon oreille gauche, ton corps qui écrasait le mien, mes douleurs, et les larmes sur mon visage. Oublier tous ces moments où je me suis oubliée pour être celle que tu voulais que je sois, oublier tous les moments où je craquais et où je me retrouvais dans une crise existentielle, pour laquelle tu me blâmais des mois encore après. Oublier tous les mensonges qu’on s’est fait, je m’excuse, en tout cas pour les miens. Je m’excuse de t’avoir trompé, encore et encore, de n’avoir jamais pu être dans les cases où tu voulais que je sois.

La vérité c’est qu’il n’y avait pas grand-chose de vrai entre nous mon cœur, mais je te promets que je ne le savais pas à l’époque. J’ignore encore pourquoi je me suis tant accrochée à nous, j’avais probablement peur de perdre quelqu’un, encore, quelqu’un qui a compté. J’avais peur de ne plus entendre ton rire, tes imitations imparables, ton amour pour la nourriture, tes yeux bleus, et surtout la façon dont tu t’en servais pour me regarder. J’avais peur de ne plus avoir de véritable attention, peur de ne jamais trouver quelqu’un avec une vision de la vie aussi identique à la mienne. C’est ça la vérité, on était si mal dans notre peau quand on s’est rencontré, et on a trouvé un espoir l’un chez l’autre. L’espoir d’avoir une âme sœur, l’espoir de pouvoir marcher main dans la main pour toujours. Sauf qu’à un moment donné, l’espoir s’est transformé en désillusion…

 

 

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Je t’ai trouvé tant d’excuses, et je m’en suis trouvée des millions. Je ne sais même plus le dernier mot que je t’ai dit, c’était probablement « bonne nuit », ou « bonne journée ». On ne devine jamais que ce sera le dernier, le dernier baiser, la dernière phrase, le dernier regard. J’ai déjà oublié ta voix, et ton rire.

Tu sais, je suis heureuse aujourd’hui, et si par une pure coïncidence de la vie, tu lis ce texte un jour, sache que je ne regrette rien, malgré ce que j’ai dit vouloir oublier plus haut. Ne le prends pas mal, c’est ma façon à moi de te dire au revoir. J’espère que toi aussi tu es heureux, que tu vas enfin réaliser tes rêves, ceux où tu voyages sans fuir, celui où tu te trouves une famille, même si je reste persuadée que tu l’as déjà trouvée. Elle gérait déjà ton humeur quand on était ensemble, et j’espère qu’aujourd’hui, elle aussi va bien. Et si je me trompe, je reste persuadée qu’une fille te regardera comme tu me regardais un jour, et ce jour là je supplierais que tu ne penses pas à moi. Sois libre, je sais que c’est tout ce en quoi tu aspires : ta liberté. Et je reste persuadée que tu la trouveras. Je pense même qu’à cet instant précis tu es déjà parti à sa recherche, mais n’oublie jamais ceux qui t’ont soutenu quand tu l’as demandé. N’oublie pas tes amis d’ici, et ta famille.

Il y a une vie après moi, il y en avait une avant. Je sais que je t’ai changé, sans prétention aucune, parce qu’après t’avoir ouvert le cœur, je suppose qu’aujourd’hui je te l’ai fermé à double tour. Je suis désolée pour ça, mais si j’ai appris une chose avec le temps, c’est que le mal qu’on fait c’est comme un Game over, au final avec un peu de persévérance, on fini toujours par passer au niveau deux.

J’espère que je ne serai pas dans cette partie.

Je te souhaite tout le bonheur que tu mérites.

 « Et c’est pas grave si tu vas chercher, un peu de ce que je ne t’ai pas donné. »

 

 

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13 septembre 2023

Rester c'est exister, voyager c'est vivre.

Je lisais mes textes, en espérant trouver une pépite, un truc à retravailler, un écrit à publier. Et puis… je me suis rendue compte qu’aucun de mes textes ne pouvaient retranscrire ce que je ressens aujourd’hui. Vous savez, quand on vous parle de tournant ? Quand on vous dit « tu verras un jour, tu auras le déclic ! »

Je crois que ça y est, après mille boucles interminables, après tant de larmes, tant d’espoir brisé, d’incompréhension, après beaucoup de pertes, très peu de gain, après la flemme, la non envie de se lever de son canapé. Après les « je ne sais pas gérer mon argent », « je ne sais pas dire non », les « j’ai peur du regard des autres ».

Après la peur, la haine, l’injustice, les regrets, les trahisons.

Après tout ça,

Après l’attente d’un miracle,

J’ai compris.

J’ai compris que les miracles n’existent pas, que si t’es dans une boucle inarrêtable, il suffit de poser le pied par terre, pour qu’elle puisse enfin se figer. Il n’y a pas de miracle ma belle, parce que c’est toi qui décides des chemins à prendre.

On est dans un jeu, un gigantesque jeu de cartes, où faut se méfier de la pioche, où les jokers ont toujours un revers, et où les cartes des autres peuvent être aussi bonnes que mauvaises à prendre.

Regarde-le bien, retient celles que tu ne joueras pas tout de suite, car elles te serviront plus tard. Commence la partie avec les cartes de force moyenne, pour ne pas paraître éclatée dès le début, mais pour pouvoir briller à la fin.

Avant la chute y a toujours un obstacle, et avant l’obstacle y a toujours un terrain plat. Mais ce qui compte, c’est ce que tu fais après la chute, c’est ce que t’en fais, comment tu la prends, comment tu t’en sers.

Ça y est, je m’envole, je m’envole et j’emmerde tous les gens qui n’ont jamais cru en moi. J’emmerde cette putain de juriste qui m’a regardé droit dans les yeux et qui m’a demandé ce que je foutais là, après quatre ans d’étude. Je l’emmerde parce qu’elle a brisé ma confiance en moi, parce qu’elle me fait encore faire des cauchemars après six années. Je l’emmerde oui, mais je la remercie surtout. Parce que sans elle, j’aurais probablement été prétentieuse. Je n’aurais pas connu l’échec, ni la déception dans les yeux de mes parents. Je n’aurais pas su qu’il y avait des millions d’autres choses à faire, qu’il n’y a pas de sous-métier, et que surtout, on n’est pas obligé d’en faire qu’un seul pour le restant de ses jours. Je n’aurais pas appris à aimer mes collègues, même quand ils n’ont rien en commun avec moi. Je n’aurais pas approché de si près la pauvreté, et je n’aurais jamais relativisé sur la mienne. Je la remercie d’avoir vu que je n’étais pas faite pour ça, que quelque chose d’autre m’attendait. Je veux plus, et j’aurais plus.

C’était à moi de croire en moi, c’était à moi d’arrêter d’avoir peur.

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Et c’est alors que j’ai posé le pied par terre, pour arrêter cette roue qui tournait à l’infini. J’ai dit au revoir sur mon dernier passage, en hauteur sur mon siège, j’ai salué une personne en bas, qui était assise dans cette roue avec moi depuis trop longtemps. Elle a pris le portillon sans même un adieu, mais je sais ce que tourner le dos veut dire. Je lui en veux oui, mais je la remercie aussi. Merci d’avoir fait de mon enfance un tas de rebondissements, de m’avoir appris à embrasser, de ne pas m’avoir laissé seule quand mes copines le faisaient. Merci de m’avoir tenue la main le temps que j’en ai eu besoin, et merci de l’avoir lâché à temps…

Une autre personne est assise à côté de moi, j’ai parfois changé de place pour ne plus être à côté d’elle, mais je n’ai jamais voulu changer de wagon. Elle en a vu des tours de roue, des centaines et des centaines, mais elle est toujours restée à mes côtés. Elle m’a appris à pardonner, à comprendre les différences, à s’en servir comme d’une force. Et elle m’apprend encore, chaque jour. Je l’emmènerais avec moi quand on ouvrira le portillon.

On arrive en bas, et je serre dans mes bras un spectateur, le seul qui est resté regarder d’en bas après avoir payé son tour de manège. Il a fait un tour avec moi, mais il y avait bien trop de maux pour lui dans cette roue. Il est descendu et attend toujours que je le fasse à mon tour. Merci d’avoir été la plus humble, la plus drôle, la plus indulgente des personnes que je connais.

Puis avant de continuer de marcher sur la terre ferme, je vois une personne, dans le dernier wagon, celui qui était juste derrière le mien. Elle me voit et me fait un air mi-triste, mi-content. Je lui fais signe de venir, il y a de la place pour tellement de monde quand on quitte le manège. J’espère qu’il va me suivre, car il manque à ma vie, mais il était trop présent pour que je m’en rende compte. Et s’il le fait, j’espère être la personne qu’il a toujours voulue que je sois.

Je prends la rue à droite, ça sent la barbe-à-papa, j’attrape ma camarade de wagon par le bras et je l’embrasse tendrement sur la joue, elle me serre dans ses bras, ces mêmes bras où j’ai retrouvé toute confiance en moi à tellement de moments de ma vie. Je lui dis au revoir, mais pas adieu, elle a sa propre route à tracer et j’ai la mienne à inventer.

Quelles que soit les personnes sur mon passage, elles pourront partir et revenir, elles pourront me voir et ne plus me regarder ensuite. Je suis descendue de ce manège où on ne voyait que moi, où je ne vivais que pour ça. Je suis descendue et j’espère ne plus jamais remonter.

La roue tourne encore, et parfois, je la regarde au loin. C’est tentant les tours de manèges, ça fait vriller, ça fait oublier, ça donne des sensations fortes. Mais on appelle ça « un tour », et une fois qu’on a fait le tour, on n’a pas avancé.

La roue continue de tourner, mais moi j’avance désormais. 

 

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